C’est sous la pression des organisations syndicales, revendiquant un système assurantiel pour les chômeurs, que le régime d’assurance chômage est créé le 31 décembre 1958. Il est mis en œuvre par convention négociée entre les organisations syndicales et patronales tous les 2 ou 3 ans. Les partenaires sociaux définissent les règles de l’assurance chômage : taux de cotisations, règles d’indemnisation, aides au retour à l’emploi. L’UNEDIC (union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce) instance paritaire, est chargée de la gestion du système, en coopération avec pôle Emploi, dont elle assume le financement. Les pouvoirs publics entérinent ensuite la convention, sielle est conforme à la législation en vigueur. C’est cet agrément quila rend officiellement applicable.
Dans le triptyque syndicat/patronat/Etat, c’est l’Etat qui valide les orientations issues des négociations et reprend la main si les partenaires sociaux ne parviennent pas à se mettre d’accord. Une main de fer, puisque depuis 2018, la loi « avenir professionnel » permet à l’Etat d’imposer le contenu des négociations par une lettre de cadrage qui définit les objectifs et les délais des négociations. Une nouvelle ère s’est donc ouverte :celle du contrôle du paritarisme. En fixant des objectifs à visée purement économiques sur le régime (4,5 milliards d’euros sur trois ans) en abaissant drastiquement les droits à l’accès et aux indemnisations des chômeurs, le gouvernement a construit l’échec des négociations de la convention d’assurance chômage de 2019 en mettant dos à dos les négociateurs.
Depuis des mois, la CFDT dénonce la réforme imposée par le gouvernement, et revendique son abandon dont le contenu va créer davantage de précarisations et se traduire par un basculement de nombreux chômeurs au RSA. Face à la situation pandémique et à la pression des organisations syndicales notamment, le gouvernement a repoussé par 3 fois sa mise en œuvre qui devrait être effective le 1er avril 2021. Il ne propose dans le même temps que des ajustements marginaux comme celui d’ouvrir l’accès à indemnisation à partir de 4 mois travaillés et non 6 uniquement pour les – 26 ans, mais repousse également la mise en œuvre du bonus-malus sur les contrats précaires. Des ajustements totalement injustes et insuffisants qui ne réduiront pas les conséquences sociales engendrées par la réforme.
Pour la FCE-CFDT, il faut abandonner cette réforme injuste, culpabilisante, à vocation purement économique. Il est urgent d’ouvrir des négociations pour définir une nouvelle convention d’assurance chômage qui protège, accompagne et sécurise les demandeurs d’emploi.